Les pestiférés de Jaffa

Les pestiférés de Jaffa

Gros Antoine Jean Baron En savoir plus

• NomGros
• PrénomAntoine Jean Baron
• Date de naissance1771
• Lieu de naissanceParis
• Date de décès1835
• Lieu de décèsMeudon
• Nationalité / CultureFrançaise
• FonctionPeintre

Création

1802 vers

Elève de David dès l’âge de quatorze ans, Gros se désintéressa des sujets néoclassiques inspirés de l’histoire romaine et se tourna vers l’art de Rubens et le baroque. En 1793, risquant des poursuites en raison de ses idées politiques modérées, il quitta la France pour l’Italie où il séjourna huit ans. Proche de Bonaparte et de Joséphine, il rentra en France en 1801. Il devint le précurseur de l’orientalisme romantique avec ses deux grands tableaux Les pestiférés de Jaffa (Salon de 1804) et La bataille d’Aboukir (Salon de 1806). Devenu le principal peintre des batailles napoléoniennes, il entra à l’Institut en 1815. Son succès se poursuivit néanmoins sous la Restauration. Ayant tenté de se renouveler après 1822 dans des compositions plus proches du néoclassicisme de son maître David, il connut alors l’échec et se suicida par noyade.
Ce tableau est l’esquisse du tableau aujourd’hui au Louvre et exposé au Salon de 1804 ; il avait été commandé par Bonaparte, Premier Consul, croisant Gros dans la Galerie du Louvre : « A quoi travaillez-vous maintenant ? » -« J’attends vos ordres ». –« Eh bien, il est question de me peindre visitant les pestiférés de Jaffas ; je vous charge de ce tableau ». Vivant Denon avait déjà confié ce travail à Pierre-Narcisse Guérin. Gros réalisa la composition dans la salle du jeu de paume d’après les souvenirs de Denon qui était à Jaffa aux côtés de Bonaparte en mars 1799 lorsqu’après la campagne d’Egypte il poursuivit en Syrie la guerre contre l’empire ottoman, prenant le port fortifié de Jaffa alors que se déclarait une épidémie de peste. Pour rassurer les soldats, Bonaparte visita l’hôpital militaire avec ses officiers le 11 mars 1799. Gros exécuta plusieurs dessins (musée du Louvre) et esquisses préparatoires (La Nouvelle-Orléans). Dans sa première pensée, Gros mettait en scène Bonaparte dans une chambre d’hôpital nue, portant dans ses bras un soldat atteint de la peste. La deuxième version met davantage l’accent sur le décor et le pittoresque de l’Orient avec une architecture mauresque. Gros chercha l’exactitude dans les costumes orientaux. Il y a peu de différences entre l’esquisse de Chantilly et la grande version du Salon, aujourd’hui au musée du Louvre, mis à part les détails de la crémation des corps au fond à gauche dans l’esquisse de Chantilly et l’attitude du chirurgien Masclet, atteint de la contagion dans son travail, en bas à droite. Bonaparte est représenté en roi thaumaturge, touchant les bubons des malades, comme autrefois les rois de France touchaient les écrouelles pour guérir les malades ; accompagné des généraux Berthier et Bessières, Bonaparte fait montre d’un grand courage, alors que son entourage porte un mouchoir à sa bouche pour éviter la contagion. Cette scène à connotation politique est une grande peinture d’histoire, elle est aux origines de l’orientalisme et de la peinture dédiée à l’épopée napoléonienne.
Ce fut un grand succès au Salon de 1804. David, comme plus tard Delacroix, apprécièrent beaucoup ce tableau.

Toile

; Peinture à l'huile

Hauteur en cm : 91

; Largeur en cm : 116

signé

; GROS (S.B.D.)

Sujet historique

; Peste

; Epidémie

; Hôpital

; Orientalisme

Napoléon Ier : Personne(s) représentées

; Masclet M.

; Berthier Louis Alexandre

; Bessières Jean-Baptiste : Personne(s) représentées

1799-03-11

Jaffa

Maison marquis de (1868) ; Aumale duc d'

1886 Donation sous réserve d'usufruit Henri d'Orléans duc d'Aumale

propriété privée Personne morale ; Interdiction de prêt et de dépôt ; donation sous réserve d'usufruit ; Chantilly ; musée Condé

CAT. GRUYER n° 428

Peinture

PE 428