La maladie d'Antiochus, ou Antiochus et Stratonice

Titre

La maladie d'Antiochus, ou Antiochus et Stratonice

Auteur

Ingres Jean Auguste Dominique

  • NomIngres
  • PrénomJean Auguste Dominique
  • Date de naissance1780
  • Lieu de naissanceMontauban
  • Date de décès1867
  • Lieu de décèsParis
  • Nationalité / CultureFrançaise
  • FonctionPeintre

Création

Date de création

1840

Description

Le sujet est tiré de la Vie des hommes illustres de Plutarque : Stratonice épouse Séleucus Ier Nicator, roi de Syrie, mais Antiochus, le fils de son mari né d’un premier mariage, tombe amoureux d’elle au point d’en mourir. La scène représente l’instant où le médecin Erasistrate comprend la cause de sa maladie : ses battements de coeur s’accélèrent à la vue de Stratonice. Le médecin fait croire au vieux roi qu’Antiochus est amoureux de sa femme à lui ; Séleucus le supplie de la quitter, puis, ayant appris la vérité, doit s’exécuter pour sauver son fils.

Le néoclassicisme mit le thème à l’honneur ; David, le maître d’Ingres, le traita en 1774 pour le Prix de Rome (Paris, Ecole des Beaux-Arts). Ingres, qui était musicien, connaissait l’opéra Stratonice dont la musique est de Méhul (1763-1817) et qui fut créé en 1792 à Paris et donné à Toulouse par l’orchestre du Capitole où Ingres joua du violon de 1794 à 1797. La présentation frontale des quatre personnages comme sur une scène, la conformité de l’épisode choisi par Ingres avec l’entrée de Stratonice et l’unique solo de l’héroïne dans l’oeuvre de Méhul, et enfin la présence de la lyre, font référence à cet opéra. Ingres, qui légua à sa ville natale de Montauban la partition de la Stratonice de Méhul, était sensible à l’histoire de Stratonice ; « l’émotion d’Ingres était extrême ; il en pleurait », écrit son élève Raymond Balze. Il traita ce sujet sept fois en soixante-cinq ans.

Le tableau fut commandé en 1834 par le duc d’Orléans, fils du roi Louis-Philippe, en pendant à L’assassinat du duc de Guise du romantique Paul Delaroche, tiré d’un autre opéra, Les Huguenots de Meyerbeer. Ingres, qui était reparti en 1834 à la Villa Médicis comme directeur de l’Académie de France, peignit l’œuvre à Rome. Il mit sept ans à réaliser le tableau, exécutant de nombreux dessins et s’inspirant de statues antiques pour la figure de Stratonice. Ingres a cherché à reconstituer un intérieur grec, s’inspirant de vases grecs (il en avait une collection). Le décor, plus pompéien que grec, fut dessiné par Victor Baltard, l’architecte des Halles de Paris. Les frères Paul et Raymond Balze peignirent une partie de l’architecture, Mme Ingres posa pour le médecin, Hippolyte Flandrin pour le bras d’Antiochus et Ingres lui-même pour Séleucus. Au milieu du XIXe siècle, les décors antiques étaient à la mode : dans les années 1850 le prince Jérôme Napoléon se fit construire une maison pompéienne à Paris, où lui-même et ses amis Théophile Gautier ou l’actrice Rachel, vêtus à l’antique, jouaient des drames classiques.
Envoyée à Paris, la Stratonice fut très appréciée par son propriétaire comme par la critique. Le duc d’Aumale racheta en 1863 ce tableau provenant de la collection de son frère aîné à la vente du prince Demidoff.

Matière et technique

Toile

; Peinture à l'huile

Mesures

Epaisseur avec cadre en cm : 10.4

Inscriptions / marques

signé

; J. INGRES FIT ROME 1840 (S.D.B.G.)

Sujet / thème

Vie des hommes illustres. Plutarque de Chéronée.

Collection antérieure

Orléans duc d' (vente 1853/01/18, n° 31) ; Demidoff prince (vente 1863/01/13-16, n° 4) ; Aumale duc d'

Acquisition

1886 Donation sous réserve d'usufruit Henri d'Orléans duc d'Aumale

Notes

propriété privée Personne morale ; Interdiction de prêt et de dépôt ; donation sous réserve d'usufruit ; Chantilly ; musée Condé

Bibliographie

CAT. GRUYER n° 432

Exposition

bazar Bonne-Nouvelle, Paris, 1846 ; Alsaciens-Lorr

  • Titre clébazar Bonne-Nouvelle, Paris, 1846 ; Alsaciens-Lorr
  • Descriptionbazar Bonne-Nouvelle, Paris, 1846 ; Alsaciens-Lorrains, Paris, 1874

Domaine

Peinture

Numéro d'inventaire

PE 432