Portrait de Louis II, prince de Bourbon, surnommé le Grand Condé

Portrait de Louis II, prince de Bourbon, surnommé le Grand Condé

Egmont Juste d' En savoir plus

• NomEgmont
• PrénomJuste d'
• Date de naissance1601
• Lieu de naissanceLeyde
• Date de décès1674
• Lieu de décèsAnvers
• Nationalité / CultureFlamande
• FonctionPeintre

Création

3e quart 17e siècle

Découlant du même prototype que la toile précédente, la version ici étudiée n’est en revanche connue
que par ce seul exemplaire. Dans ce portrait lui aussi à mi-jambe, une grande attention est apportée
à dépeindre le visage si caractéristique du prince maladif et disgracieux, un visage osseux et creusé,
aux yeux à fleur de tête et au nez de rapace, qui n’est pas dépourvu d’une certaine morgue. Le modèle
s’y présente comme un chef militaire de fantaisie, tenant le bâton de commandement et posant devant
l’évocation d’une bataille où cavaliers et éléphants forment une impressionnante mêlée. En réalité, Condé
y figure comme le nouvel Hannibal et Rocroi est sa bataille de la Trebbia. Afin de prendre l’aspect du héros punique, le prince est revêtu d’un somptueux habit brodé. Celui-ci est d’inspiration turque : de fait, on y retrouve la surveste brodée d’or et d’argent fermée par de grosses agrafes de diamant et l’écharpe d’étoffe maintenant ici une épée qu’avait revêtues Condé lors du carrousel de 1662. Il s’agit sans doute d’une œuvre issue de l’atelier de Juste d’Egmont d’après la version en armure. Celle-ci fut réadaptée pour une commande particulière, liée au fameux carrousel qui marqua tant les esprits à l’origine d’une mode pour les turqueries et qui, surtout, marqua la soumission du prince à son cousin Louis XIV. Sa datation doit donc être placée après 1662. Peut-être pouvons-nous pousser le raisonnement jusqu’à signifier que ce portrait était une sorte de manifeste de la domestication du vainqueur de Rocroi, désormais pleinement acceptée, voire revendiquée. On n’a pas assez souligné les relations qui lient Juste d’Egmont et le Grand Condé : l’artiste l’a en effet représenté de nombreuses fois entre les années 1640 et 1660 et devint son portraitiste officiel, sans en porter toutefois le titre. Le peintre hollandais, qui travailla dans l’atelier de Rubens avant de gagner Paris, connut d’ailleurs un grand succès auprès des cours de Louis XIII et Louis XIV. Il portraitura des proches de Condé, comme sa soeur Mme de Longueville, son frère le prince de Conti,
son fils Henri Jules (en 1657, portrait gravé par Lochon en 1660), la duchesse de Châtillon, mais aussi
l’archiduc Léopold Guillaume, qui a beaucoup inspiré Condé, ou encore Marie de Gonzague-Nevers.
Il fut l’un des douze artistes fondateurs de l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1648, puis
rentra à Anvers vers 1653-1654 : c’est peut-être à la faveur de ce retour dans les Flandres où résidait alors
le Grand Condé que le prototype, dont est issue la présente toile, a pu être réalisé

Toile

; Peinture à l'huile

Hauteur en cm : 160

; Largeur en cm : 134

inscription donnant l'identité du modèle

; LOUIS, 2 DE BOURBON-CONDE (DIT LE GRAND) 1621-1686

Portrait

; Homme

; Epée

; Bâton : chef militaire

; Bataille

Bourbon-Condé Louis II de : Personne(s) représentées

Henri d'Orléans duc d'Aumale En savoir plus

• NomHenri d'Orléans duc d'Aumale

1886 Donation sous réserve d'usufruit Henri d'Orléans duc d'Aumale

propriété privée Personne morale ; Interdiction de prêt et de dépôt ; donation sous réserve d'usufruit ; Chantilly ; musée Condé

le Grand Condé. Le rival du Roi-Soleil? Sous la direction de Mathieu Deldicque. Editions Snoeck, 2017.

; P.108-109

CAT. GRUYER n° 132

Le Grand Condé. Le rival du Roi-Soleil ? Musée Condé Château de Chantilly 04/09/2016 02/01/2017 En savoir plus

• Titre cléLe Grand Condé. Le rival du Roi-Soleil ?
• Date de début04/09/2016
• Date de fin02/01/2017

Peinture

PE 132

Numéro machine : 00000076607