Portrait de Louis II, prince de Bourbon, surnommé le Grand Condé

Titre

Portrait de Louis II, prince de Bourbon, surnommé le Grand Condé

Auteur

Egmont Juste d'

  • NomEgmont
  • PrénomJuste d'
  • Date de naissance1601
  • Lieu de naissanceLeyde
  • Date de décès1674
  • Lieu de décèsAnvers
  • Nationalité / CultureFlamande
  • FonctionPeintre

Création

Date de création

1654-1658

Description

Ce portrait du Grand Condé réalisé par Juste d’Egmont constituait son portrait de référence que ses proches et ses fidèles réclamaient, son effigie officielle passée aujourd’hui à la postérité. Deux versions découlent du même prototype, la présente où le prince est en costume militaire, le plus fameux où l’armure à rivets est rendue avec précision, et une seconde où il revêt un riche habit de fantaisie (cat.). Selon Thierry Bajou, cette représentation s’inspirait des effigies de la galerie des Hommes illustres au Palais-Cardinal, réalisée pour l’essentiel par Simon Vouet et Philippe de Champaigne, mais à laquelle l’artiste participa aux côtés de Charles Poerson. De multiples répliques découlant du même modèle, celui en armure, peuvent être rapprochées de cette toile. Elles présentent parfois de légères adaptations, notamment dans l’arrière-plan, et ne sont pas toutes issues de l’atelier d’Egmont : on citera une rare réplique en pied d’excellente qualité conservée au château de Versailles – que l’on a pu considérer comme un pendant de l’effigie de Turenne et qui a été réalisée après 1661 et la réception de Condé dans l’ordre du Saint-Esprit –, et une autre à mi-corps dans la collection de la famille d’Albe à Madrid provenant de don Luis de Haro, négociateur de la paix des Pyrénées. On nommera également les répliques du musée des Beaux-Arts de Dijon, du château de Bussy-Rabutin, du centre hospitalier de Châlons-en-Champagne (un probable don du très condéen président Perrault), de la Fondation des châteaux et jardins prussiens de Berlin-Brandebourg, du château de Gripsholm en Suède, de la maison de Wattenvyl à Berne, du musée de l’Armée à Paris, celles passées en vente plus ou moins récemment100, sans compter toutes les répliques produites au XIXe siècle. C’est par ailleurs ce portrait que l’on utilisait sur les miniatures101 et qui était repris par les peintres n’ayant pas d’accès direct au prince. Ces multiples étaient destinés aux fidèles du Grand Condé : grâce aux inventaires après décès, Katia Béguin a dressé la liste de tous les officiers condéens qui possédaient un ou plusieurs portraits de leur maître, et ils étaient nombreux ! Ils dérivaient sans doute du prototype du présent tableau, étaient quelquefois confiés à des peintres beaucoup moins talentueux103 et montraient combien
Condé était attentif à l’opinion et à la diffusion de son image. Ce portrait devint même le symbole de la présence du prince chez ses partisans et fut utilisé jusqu’à la fin de sa vie : en 1684, François de Clermont, évêque de Noyon, demanda au prince l’autorisation de reproduire son portrait par Juste d’Egmont afin de le présenter dans la galerie de son évêché104. Au milieu des fidèles et des partisans se trouvaient également des admirateurs et admiratrices désireux d’obtenir cette effigie et la réclamant directement au modèle. À quelle date a été réalisé le fameux prototype du portrait en armure ? Une lettre des archives Condé peut nous livrer une piste : Pierre Caillet, intendant de Condé à Rocroi, indiqua en effet le 25 avril 1658 à son cousin Jacques Caillet que « Juste » devait depuis longtemps lui envoyer un portrait de Son Altesse. Ce fut donc pendant le séjour de Condé aux Pays-Bas espagnols, entre 1653 à 1658, tandis qu’Egmont était rentré dans les Flandres, qu’il put être exécuté. On sait d’autre part, grâce à une gravure, que le fils du prince fut portraituré par le peintre en 1657. L’existence de versions conservées depuis le XVIIe siècle en Espagne corrobore cette datation : elles ont dû être réalisées à l’époque où le prince était généralissime des armées espagnoles. L’écharpe bleue arborée sur la toile serait enfin la marque que le modèle servait alors les Espagnols d’après ce que nous apprend le témoignage du marquis de Coulanges à Roger de Gaignières, ce qui expliquerait les adaptations que l’on rencontre parfois sur certaines répliques présentant une écharpe fleurdelisée pour montrer le ralliement au royaume de France.

Matière et technique

Toile

; Peinture à l'huile

Mesures

Hauteur en cm : 146

; Largeur en cm : 110

Inscriptions / marques

BOURBON-CONDE LOUIS II LE GRAND 1621-1686

Sujet / thème

Portrait

; Homme

; Cuirasse

; Bataille

Personne représentée

Bourbon-Condé Louis II de : Personne(s) représentées

Collection antérieure

Bourbon ; Aumale duc d'

Acquisition

1886 Donation sous réserve d'usufruit Henri d'Orléans duc d'Aumale

Notes

propriété privée Personne morale ; Interdiction de prêt et de dépôt ; donation sous réserve d'usufruit ; Chantilly ; musée Condé

Bibliographie

le Grand Condé. Le rival du Roi-Soleil? Sous la direction de Mathieu Deldicque. Editions Snoeck, 2017.

; P.106-107

CAT. GRUYER n° 131

Domaine

Peinture

Numéro d'inventaire

PE 131

Autre numéro

Numéro machine : 00000076606