Le triomphe de Cérès - élément d'ensemble

Titre

Le triomphe de Cérès

Titre

élément d'ensemble

Auteur

Anonyme français

  • NomAnonyme français

Date de création

2e moitié 16e siècle

Auteur

Delaune Etienne

  • NomDelaune
  • PrénomEtienne
  • Date de naissance1518 vers
  • Lieu de naissanceOrléans
  • Date de décès1583
  • Lieu de décèsStrasbourg
  • FonctionGraveur
  • FonctionOrfèvre

Ancienne attribution

Date de création

16e siècle

Auteur

Delaune Jean

  • NomDelaune
  • PrénomJean
  • Date de naissance1578, actif en
  • Lieu de naissance?
  • Date de décès?
  • Lieu de décès?

Création

Date de création

16e siècle

Description

Un joyeux cortège s’ébroue devant un large paysage champêtre où s’affairent paysans et bétail parmi des masures, une nature luxuriante et un panorama montagneux. Devancé par un Apollon solaire jouant de la lyre et deux autres divinités souffrant tellement de la chaleur qu’elles ne peuvent se retenir de s’abreuver et s’éventer, un char tiré par un couple de poussins et un autre de cigognes est occupé par une majestueuse déesse. La corne d’abondance à ses côtés et la couronne d’épis de blé qu’elle tient à la main l’identifient immédiatement à Cérès, la déesse romaine de l’agriculture, des moissons et de la fécondité, qui avait été mise à l’honneur par Primatice et Nicolò dell’Abate dans la salle de bal de Fontainebleau : dans la cosmologie gréco-romaine, les dieux président en effet aux saisons. Sur le baldaquin de son auguste attelage se dresse une Renommée portant gerbe et couronne de blé. À sa suite, un équipage de faucheurs et autres cultivateurs se réjouit de recueillir les bienfaits estivaux de la terre. Grâce enfin aux signes du zodiaque présents dans le ciel (le Cancer, le Lion et la Vierge), on reconnaît ici le triomphe de l’été, inspiré par l’iconographie des triomphes à l’italienne, mais aussi des entrées, des fêtes et autres mascarades de cour de la Renaissance française. Cette symbolique des saisons faisait alors florès : dans les entrées de Charles IX par exemple, le roi garantit le passage de l’hiver au printemps, et, de là, le nouvel âge d’or.
Notre dessin a anciennement été attribué à Étienne Delaune, aujourd’hui principalement reconnu comme graveur (Écouen, 2019-2020), comme en témoigne l’inscription « Stephanus de Loine » apposée a posteriori. Il faut dire que l’artiste avait gravé une Allégorie de l’Abondance (Chantilly, bibliothèque du musée Condé, VI-F-042), d’après le dessinateur et fournisseur de modèles Baptiste Pellerin. Le trait de ce dernier est cependant moins heurté et moins tremblant que celui employé ici, qu’on distingue particulièrement sur les drapés ou le torse du dieu échevelé. Il s’éloigne également par-là de Jean Cousin le Fils et de Luca Penni qui accordent pourtant une place tout aussi importante au paysage 2 et qui se sont intéressés à des thèmes similaires.
L’iconographie singulière de cette feuille n’est pas sans évoquer le cycle de peintures dit du Triomphe des saisons peint par Antoine Caron (Beauvais, vers 1521 – Paris, 1599) et connu par des exemplaires de mains différentes. Le triomphe de l’été de Caron et notre dessin partagent une mise en page similaire et plusieurs détails iconographiques (comme les cigognes au premier plan, qu’on retrouve sur Le triomphe de l’hiver, ces descendantes lointaines des échassiers de La pêche miraculeuse de Raphaël, pièce des Actes des Apôtres largement diffusée par la gravure). Le cycle du peintre de Beauvais a très tôt suscité des copies et a pu inspirer d’autres artistes ; mais il a pu également assimiler une tradition iconographique plus ancienne, partagée par plusieurs artistes de l’école de Fontainebleau. Notre feuille, extrêmement aboutie dans sa réalisation, très lisible par sa technique et la disposition linéaire de ses figures, pourrait être préparatoire à la gravure. Un dessin provenant de la même série, à la mise en page identique mêlant paysage et signes du zodiaque, Le triomphe de l’hiver, nous a été signalé en septembre 2019 par la galerie de Bayser ; nous avons par ailleurs retrouvé trace du Triomphe du printemps (vendu le 14 juin 1974 à l’hôtel Drouot), issu du même ensemble, mais doté d’une écriture moins précise, sans doute préparatoire à une feuille plus aboutie.
Mathieu Deldicque

HISTORIQUE : Hippolyte Destailleur ; sa vente, Paris, 1893, partie du no 33 ; duc d’Aumale

Matière et technique

Papier

; Plume

; Lavis

; Encre brune

; Sanguine

; Graphite

; Pierre noire

; Gouache

Mesures

Hauteur en cm : 12.7

; Largeur en cm : 34.9

Inscriptions / marques

signé

; en bas à gauche

; Stephanus de Loine

; Stefanus de Loine f.

Sujet / thème

Cérès

Acquisition

1886 Donation sous réserve d'usufruit Henri d'Orléans duc d'Aumale

Notes

Propriété privée personne morale; Chantilly, musée Condé; interdiction de prêt et de dépôt

Bibliographie

Le trait de la séduction. Dessins de l'Ecole de Fontainebleau. Sous la direction de Mathieu deldicque. Les carnets de Chantilly, éditions Faton, Dijon, 2021.

; p.44-45

Domaine

Dessin

Numéro d'inventaire

DE 366-26