Frontispice du Songe de Poliphile, Paris, chez I. Kerver, 1546, généralement attribué à Jean Cousin - Recueil de dessins en un volume petit in-folio, maroquin grenat, tranches dorées - élément d'ensemble
Titre
Frontispice du Songe de Poliphile, Paris, chez I. Kerver, 1546, généralement attribué à Jean Cousin
Titre
Recueil de dessins en un volume petit in-folio, maroquin grenat, tranches dorées
Titre
élément d'ensemble
Auteur
Anonyme français
- NomAnonyme français
Date de création
16e siècle
Auteur
Goujon Jean
- NomGoujon
- PrénomJean
- Notice biographiqueActif depuis 1540 et mort probablement à Bologne entre 1565 et 1568.
D'après
Auteur
Delaune Etienne
- NomDelaune
- PrénomEtienne
- Date de naissance1518 vers
- Lieu de naissanceOrléans
- Date de décès1583
- Lieu de décèsStrasbourg
- FonctionGraveur
- FonctionOrfèvre
Création
Date de création
16e siècle
Auteur
Delaune Jean
- NomDelaune
- PrénomJean
- Date de naissance1578, actif en
- Lieu de naissance?
- Date de décès?
- Lieu de décès?
Création
Date de création
16e siècle
Description
Il arrivait que les artistes de l’école de Fontainebleau fournissent des modèles dessinés destinés aux graveurs travaillant à des entreprises éditoriales. La présente feuille est associée au frontis¬pice de la traduction française de l’Hypnerotomachie ou Discours du songe de Poliphile de Francesco Colonna, proposée par Jean Martin chez Jacques Kerver en 1546. Cet ouvrage à succès, composé en Italie en 1467, puis imprimé en 1499 à Venise par Alde Manuce, consistait en un « combat d’amour dans le sommeil de l’amant de Polia », un songe initiatique et allégorique de Poliphile (« qui aime Polia »), à la recherche de l’amour, dans la veine médiévale du Roman de la Rose. Des monuments et des jardins imaginaires y sont longuement décrits : ils forment les sujets d’une dense illustration de gravures sur bois qui marqua des générations d’artistes.
Sur la présente page de titre, un couple de satyres accompagne un encadrement au vocabulaire bellifontain associant putti, cuirs enroulés, guirlandes de fruits et de fleurs ou masques, tel qu’on en trouvait en stuc autour des fresques de Rosso et de Primatice. L’univers onirique du Poliphile correspondait d’ailleurs tout à fait à l’esprit des ornements bellifontains. Le monogramme du libraire Jacques Kerver est inscrit trois fois au pastel : il reprend celui du frontispice gravé (en contrepartie du dessin), paru en 1546 et réemployé dans les éditions de 1554 et de 1561. Notre dessin, au tracé un peu systématique, est une copie d’après un original perdu, lui-même préparatoire à la gravure.
Pour qualifier les gravures de cet ouvrage à succès et s’attardant sur son propre exemplaire du Songe de Poliphile en français (édition de 1561), le duc d’Aumale parla de « figures de Jean Cousin, selon les uns, de J. Goujon selon les autres ». La présente feuille avait été acquise par ses soins comme étant l’oeuvre d’Étienne Delaune, graveur de l’école de Fontainebleau (actif à Paris à partir de 1548, mort en 1575) passé à la postérité comme un grand dessinateur, activité que des recherches récentes ont infirmée. Dominique Cordellier, qui a un temps proposé d’y voir une feuille d’après Luca Penni du fait de l’agencement dense des motifs, n’y reconnaît plus son invention. Doit-on revenir à l’une des idées de départ, celle du sculpteur Jean Goujon qui s’inspira fortement des gravures du Poliphile pour celles du livret de l’entrée d’Henri II à Paris en 1549 ? Traducteur de Vitruve, d’Alberti et de Serlio, Jean Martin, qui transcrivit le Poliphile en langue française, était d’ailleurs intimement lié au milieu des architectes et des sculpteurs : plusieurs de ses ouvrages furent ainsi ornés de gravures de Jean Goujon. Le satyre et la satyresse ne sont pas sans évoquer ceux qui encadrent le compartiment de l’Ignorance chassée dans la galerie François Ier de Fontainebleau ou encore ceux qui flanquent la cheminée de la salle de bal, fondus par Primatice et installés par Philibert Delorme entre 1552 et 1556. On se plaît à penser que, connaissant sans doute la page de titre du Poliphile, Delorme souhaita y rendre hommage, pour faire de cette salle de fêtes et de plaisirs également celle du voyage initiatique vers l’amour.
Mathieu Deldicque
Matière et technique
Papier
; Plume
; Encre brune
; Pastel
Mesures
Hauteur en cm : 29.4
; Largeur en cm : 19.3
Inscriptions / marques
Inscription
; ARQVITRAICTURE ASTROLOGIA ARITMETIQUE / MUSIQUE GEOMETRIE ; au revers : P. Mariette, 1660 / à Paris chez .. ; inscription : duc d'Aumale (L. 2780 bas centre)
Inscription
; au revers
; P. Mariette, 1660 / à Paris chez .. ; inscription : duc d'Aumale (L. 2780 bas centre)
Sujet / thème
Satyre
; Putto
Acquisition
1886 Donation sous réserve d'usufruit Henri d'Orléans duc d'Aumale
Notes
Propriété privée personne morale; Chantilly, musée Condé; interdiction de prêt et de dépôt
Bibliographie
Le trait de la séduction. Dessins de l'Ecole de Fontainebleau. Sous la direction de Mathieu deldicque. Les carnets de Chantilly, éditions Faton, Dijon, 2021.
; P.42-43
Le siècle de François Ier (2015)
; Le siècle de François Ier. Du Roi guerrier au Roi mécène.
Catalogue d'exposition sous la direction d'Olivier BOSC et Maxence HERMANT.
Editions Cercle d'Art, Paris, 2015.
; Le siècle de François Ier. Du Roi guerrier au Roi mécène.
Catalogue d'exposition sous la direction d'Olivier BOSC et Maxence HERMANT.
Editions Cercle d'Art, Paris, 2015.
; P.217 N°150
Exposition
Le siècle de François Ier. Chantilly, 2015.
- Titre cléLe siècle de François Ier. Chantilly, 2015.
- DescriptionLe siècle de François Ier. Du Roi guerrier au Roi mécène.
Exposition au Jeu de Paume du château de Chantilly.
7septembre au 7 décembre 2015.
Domaine
Dessin
Numéro d'inventaire
DE 366-1
Autre numéro
Ancien numéro : 255 bis
Facettes
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