L’Université de Paris implorant Charles IX de protéger les arts libéraux - Charles IX sur son trône avec des allégories féminines
Titre
L’Université de Paris implorant Charles IX de protéger les arts libéraux
Titre
Charles IX sur son trône avec des allégories féminines
Auteur
Pellerin Baptiste
- NomPellerin
- PrénomBaptiste
- Notice biographiqueActif à Paris de 1548 à 1575
Création
Date de création
16e siècle
Auteur
Le Gangneur Guillaume
- NomLe Gangneur
- PrénomGuillaume
- Date de naissance1553
- Date de décès1624 vers
- FonctionCalligraphe
Calligraphe
Auteur
Delaune Etienne
- NomDelaune
- PrénomEtienne
- Date de naissance1518 vers
- Lieu de naissanceOrléans
- Date de décès1583
- Lieu de décèsStrasbourg
- FonctionGraveur
- FonctionOrfèvre
Ancienne attribution
Date de création
16e siècle
Description
Cette imposante feuille, sans doute de présentation, déploie une véritable rhétorique dessinée de la supplique. Le jeune roi Charles IX, pourvu de tous ses attributs et trônant sous un dais, est flanqué de ses armes surmontées d’une couronne impériale (le roi de France est « empereur en son royaume » depuis François Ier) et de deux colonnes entrelacées et pareil-lement couronnées représentant, comme l’indique la devise PIETATE et JUSTITIA, la vertu théologale de la piété et la vertu cardinale de la justice. Au pied du trône, la personnification agenouillée de l’Université, accompagnée de ses armes et devise, adresse une pétition au souverain inscrite sur un phylactère relié à ses lèvres, menaçant que la docte Minerve ne l’abandonne avec le cortège des Muses si le roi ne lui porte pas secours et ne protège pas les arts libéraux. La partie inférieure montre justement Minerve emmenant dans une ronde dix figures représentant les trois facultés (celle de théologie portant une lanterne, celle de droit une balance et celle de médecine une proue) et les sept arts libéraux : la musique (oiseau), la géométrie (règle), l’arithmétique (sablier), l’astronomie (doigt pointé vers le ciel), la rhétorique (trousseau de clés), la dialectique (poignard planté dans une pierre) et la grammaire (source). Ce répertoire savant était issu des gravures illustrant le Discours de la religion des anciens Romains de Guillaume du Choul, paru à Lyon en 1556 et s’inspirant lui-même de l’antique. Ont également déjà été relevées les analogies avec la série des gravures des arts libéraux d’Étienne Delaune où l’on retrouve certaines de ces silhouettes, mais munies d’autres attributs. Jadis prêtée à Delaune, la feuille est désormais donnée à l’un des principaux dessinateurs qui lui fournirent des modèles à graver, Baptiste Pellerin (actif à Paris de 1542 à 1575, date de sa mort). On reconnaît ses poitrines menues, ses drapés souples et transparents mettant en valeur le nombril ou encore son trait assuré, de préférence à la plume. La supplique a d’ailleurs été copiée par Guillaume Le Gangneur, un calligraphe dont on reconnaît la main et qui entretient des relations étroites avec Baptiste Pellerin. Cette participation pose le problème de la date, et donc du contexte de réalisation de ce dessin. Valérie Auclair l’a daté de 1564 environ, en tenant compte de l’aspect juvénile du roi, et alors que les colonnes de son emblème sont encore entrelacées (elles furent droites plus tard). Cette date correspond au début du tour de France organisé par la reine mère Catherine de Médicis pour que son fils puisse mieux connaître son royaume qui sortait alors de la première guerre de religion. À Paris, l’Université s’opposait alors à l’installation du collège de Clermont, d’où la présente supplique. Mais on sait par ailleurs que Le Gangneur est né vers 1552-1553 et qu’il était sans doute un peu trop jeune pour calligraphier notre feuille à l’âge d’une douzaine d’années. Les autres pétitions à Charles IX dessinées par Pellerin connues (Venise, galleria dell’Accademia ; Edimbourg, Scottish Catholic Archives) datent quant à elles de 1573 et montrent un roi désormais sorti de l’adolescence. Faut-il repousser de quelques années notre dessin ? On sait qu’en 1567 l’Université demanda au roi de prendre des mesures pour exclure de la corporation enseignante les membres acquis à la religion réformée ; le roi accéda d’ailleurs à cette requête le 3 juin 1568.
Mathieu Deldicque
Matière et technique
Vélin
; Plume
; Encre brune
; Encre or
; Pinceau
Mesures
Hauteur en cm : 41.8
; Longueur en cm : 31.4
Inscriptions / marques
Inscription
; CAROLUS IX INVICTISS. / GALLORUM REX
ACAD. REGIS FILIA
Sur un phylactère sortant de la bouche de l’Université : Hac tenus excoluit te Mars, me docta Minerva : / Tantum vilo nec se iactat uterq[ue] solo. / Te metuunt hostes me demirantur ubiq[ue] / Hinc fama penetrat Gallus utrumq[ue] polum. / Sed mox, heu !, miseram me linquet docta Minerva / Agmine pierii concomitata chori. / Ni tu, chare pater, natae subveneris uni, / Tam sacrim valeam quo retinere gregrem. / Gignebar CAROLO : CAROL IS pupilla fovebar : / Absit iam CAROLO perdar adulta duce
Dans un phylactère, sortant de la bouche de Minerve : Culta diu valeas, si iam relinquera spreta / Cogor, & heu ! sedes quaerera moesta novas
; CAROLUS IX INVICTISS. / GALLORUM REX /ACAD. REGIS FILIA/ DOCTRINA ET SAPIENTIA / PIETATE ET IUSTITIA/ ...
Sujet / thème
Sujet historique
; Allégorie
Personne représentée
Charles IX : Personne(s) représentées
Acquisition
1886 Donation sous réserve d'usufruit Henri d'Orléans duc d'Aumale
Bibliographie
Le trait de la séduction. Dessins de l'Ecole de Fontainebleau. Sous la direction de Mathieu deldicque. Les carnets de Chantilly, éditions Faton, Dijon, 2021.
; P.48-49
Bibl. : Marianne Grivel, Guy-Michel Leproux et Audrey Nassieu-Maupas, Baptiste Pellerin et l’art parisien de la Renaissance. Rennes, PUR, 2014
Domaine
Dessin
Numéro d'inventaire
DE 365
Facettes
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